![]() Aussi incroyable que cela puisse paraître, surtout pour moi, ceci est ma première publication officielle sur mon blog depuis mon départ du Japon il y a plus d'un an. Je me sens très heureux par rapport à cette perspective. Écrire et actualiser un blog prend beaucoup de temps et de dévouement _sans même parler du travail de relecture et de traduction _ et je suppose que m’immerger dans le moment présent est devenu tellement une priorité dans ma vie que je ne peux pas vraiment me permettre d'écrire autant que j’avais l'habitude au début de mon périple, même si j’ai continué à écrire mes journaux de bord entre temps, afin de finaliser mes livres dans un futur proche, sachant que j’ai l'intention de retourner au Mexique à la fin de l'année et d'y rester jusqu'à ce que je reprenne le cours de mon long voyage autour du monde par voie terrestre. Bien sûr, j'ai souvent pensé à écrire à propos de mes aventures extraordinaires de l'année dernière entre le Grand Nord et l'Amérique centrale, mais j'ai toujours été rattrapé par le moment présent d'une manière qui m'a empêché de communiquer correctement avec le «monde extérieur». Bien sûr, je vais certainement prendre le temps nécessaire pour revenir à cela à un moment donné, dans l'intention permanente de partager mes histoires surréalistes avec vous afin que vous puissiez comprendre le tableau d'ensemble de ma soif apparemment insatiable d’extraire tous les sentiments possibles de mon existence, le tableau d'ensemble que tout est possible. Mais il n’est pas encore temps. Pour l'instant, il est important pour moi de partager ce que je peux avec vous en fonction de la très petite quantité de temps et d'accès à la technologie que je possède, tant que je continue à vadrouiller « Into the Wild ». Quand je suis parti de Mexico et suis arrivé à Vancouver, Canada, le 19 mai, je n'avais pas la moindre idée de ce qui allait se passer dans l'ensemble; je savais seulement que j’arrivais sans argent et que je devais ramasser et vendre des morilles quelque part dans le nord-ouest isolé du pays, que j'avais déjà exploré de façon substantielle l'année dernière. Mais je voulais explorer cette immense et intacte région d'une manière très différente cette fois, et ma quête de champignons m'a pris bien au-delà de ce que j'avais imaginé. Le flow des morilles m'a conduit au travers de la Colombie-Britannique et jusqu’au Yukon, où je suis resté dans des endroits peu communs et des plus remarquables. Je suis passé par ma plus longue période de nuits de camping consécutives jusqu'à présent _toujours en cours_ après avoir planté ma tente pendant près de 2 mois de suite, alors que j'écris ces quelques lignes, juste en retournant brièvement à la «civilisation» environ une fois par semaine afin de réapprovisionner la nourriture , ou pour aller vers les hypnotisantes sources thermales de la rivière Liard 140 km plus au sud, afin de rafraîchir nos corps, esprits et âmes, avant de revenir à «notre» forêt. En fait, la civilisation ne me manque pas du tout comme d'habitude et je me sens comme à la maison dans ma brousse. Bref, dans l'ensemble, la «civilisation» est un autre de ces concepts très relatifs de toute façon. Je suppose malheureusement que la majorité des habitants de cette belle planète considèrent la civilisation comme étant voir des voitures, beaucoup de béton et des rues bruyantes et polluées aux alentours, et un smartphone pour rester bloqué dessus toute la journée, etc. Mais pourquoi le concept ne serait-il pas lié au fait d’être conscient de ce que nous disons et faisons et, dans l'ensemble, de vivre dans le moment présent? Pourquoi être «civilisé» ne serait pas l'idée de savoir comment ressentir les choses au lieu du non-sens récurrent de la communication verbale, comment communier avec la nature et apprendre à accepter qui nous sommes, sans avoir l'envie d'être avec des gens ou comme d'autres personnes, et la peur d'être seul, comment respecter la Terre Mère et de comprendre la magie du cosmos par la physique quantique ou interdépendance significative des rencontres que nous faisons, comment profiter de chaque moment au maximum grâce à des choses simples comme la cuisine, l'alimentation en général, le jardinage ou le partage avec les gens à travers du concept d’unité universelle, ou comment s’aider les uns les autres sans rien attendre en retour. Pendant deux mois, j’ai dormi dans ma tente et je suis allée de la forêt brûlée, mon camp que j’ai mis en place avec des bûches et des bâches et des drapeaux bouddhistes, à ceux des gens merveilleux rencontrés le long du chemin de terre qui amène aux acheteurs de champignons et dans la quête sauvage ultime. J'avais commencé le voyage avec Andrew, que j'avais d'abord rencontré à Budapest, Hongrie, quand je faisais de l’autostop au travers de l'Europe sans argent il y a près de 4 ans, et nous nous sommes ensuite rencontrés à nouveau dans une communauté à développement durable l'année dernière à Nelson, en Colombie-Britannique. La magie des interractions humaines et synchronicités m’a permis de rencontrer des personnes toutes différentes les unes des autres dans le camp des champis, mais toutes fascinantes dans leurs manières respectives. Bien qu'ayant des chemins très différents, ces individus, y compris moi-même, luttent tous pour leur liberté et indépendance dans la même direction de la conscience universelle, qui est la raison pour laquelle nous nous comprenons tous les uns des autres quelque part dans la forêt sachant que nous avons fait les mêmes sacrifices pour arriver à cette étape spécifique de nos vies. J'ai finalement quitté le camp de Barney Lake et le Yukon début Juillet, après avoir passé exactement un mois dans la forêt brûlée afin de ramasser des morilles pour, a priori, obtenir de l'argent en échange de mon labeur dans les bois. Mais le facteur le plus essentiel se situait au niveau de l'expérience en soi, comme d'habitude, car pour la vente de morilles fraîches pour 7 dollars la livre après randonner toute la journey dans des conditions terribles tous les jours signifie qu’il faut ramasser beaucoup de champignons afin de pouvoir économiser un peu d'argent. J’ai entendu parler de ramasseurs qui ont gagné 10.000 dollars sur une saison juste en s’arrêtant le long de l'autoroute, mais chaque feu est différent et Barney Lake est un feu professionnel avec très peu d'accès et, qui plus est, une production très faible de champignons. Et après tout, ce ne sont pas tous les jours que l'on peut dire à un ami: «Oh, allons randonner dans une forêt brûlée aujourd'hui !" Voilà aussi pourquoi la quantité de nouvelles connaissances sur la façon dont la nature évolue et se recycle, de par l'itinérance dans un tel environnement atypique, est inestimable. En fin de compte, j’ai recollecté près de 80 kg de morilles au total au cours du mois passé dans le Yukon _plus de champignons que dans toute ma vie jusque là_ et cela fut à peine suffisant pour payer mes dépenses pendant mon temps passé sur la route et dans la forêt. Mais ce fut également le cas pour tous les autres ramasseurs ou presque, en incluant ceux qui ont tous vendu pour pouvoir rentrer chez eux. Donc, je suis maintenant complètement à sec financièrement à nouveau, comme d'habitude, mais j’ai toujours considéré cela comme une bonne chose quelque part ; tout d'abord, j’y suis habitué et c’est là que la magie de l'univers se met en place, et d'autre part, cela signifie aussi que j’ai tout fait gratuitement jusqu'à présent. En fait, entre temps, je me suis rapidement rendu compte que cueillir des champignons dans le Yukon ne pouvait pas être considéré comme un travail en soi carce serait une arnaque totale, et j’ai souvent pensé que j'étais payé pour faire des randonnées au milieu de nulle part dans des forêts parmi les plus belles et reculées du monde. Par la suite, l'argent devient rapidement hors de propos et il est difficile de ne pas considérer ce « travail » comme un privilège ... au moins pour ceux qui ont choisi d'embrasser la vie d’une manière très différente, loin des conventions erronées des institutions établies, loin de l'indécence de cette soi-disant civilisation que je l'ai laissé derrière moi pour de bon. Ce fut une expérience très dure physiquement en effet, après laquelle mon corps ressemblait à un champ de bataille, et aussi mentalement épuisante après faire presque tous les jours de la randonnée à travers marais et chablis. J’ai sans doute fait quelques centaines de kilomètres et d'heures au total dans la beauté intrinsèque du Yukon au final. En fait, la distance en soi n’est pas vraiment importante, il s’agit de la notion de temps de l’horloge qui n'existe pas du tout là-bas. J'ai parcouru des milliers de kilomètres dans des dizaines de pays, mais c’était sur des chemins _au moins la plupart du temps, si ce n’était pas sur des calottes de glace qui fondaient au printemps ou perdu dans la neige et le brouillard, à suivre des empreintes de yak car je n’avait pas plus de cinq mètres de visibilité à plus de 4,000m d’altitude_, et une forêt brûlée est un lieu où l'on doit créer et maintenir son propre chemin où très probablement personne n'a jamais mis les pieds auparavant. Ceci fait partie de ce qui arrive lorsque l’on voyage ou vit hors des sentiers battus; même le concept de travail fait complètement partie du concept, et toute l'expérience de cueillette des champignons m'a pris au point d'être encore plus immergé dans la nature, loin des conventions de ce que certains appelle la « normalité », et je préfère ainsi marcher sur des sentiers que je sculpte moi même à travers l'inconnu, ce qui est ce que ma vie est finalement devenue au fil des années d'itinérance autour du monde. Pas d'électricité, pas de technologie _sauf pour l’indispensable GPS, boussole, les cartes topographiques et la musique_, pas de toilettes, pas de douche _j’ai pris ma première douche après cinq semaines d'immersion dans les lacs, les rivières et sources thermales_, pas de fumée chimique des avions dans le ciel, pas de béton, pas de pollution, pas d'obscurité dans le ciel, pas de d’heure, de téléphone, de télévision, mais avec une quantité importante de feux de joie, magnifiques couchers de soleil éternels tout en couleurs, des ours, bisons, porcs-épics, castors,truites et aigles, buissons de baies de partout, des techniques de survie fondamentales et de la cuisine créative, le tout avec nos mains qui étaient aussi noires de suie que le reste de notre corps. Les choses les plus simples sont toujours les plus inspirantes. Pourtant, la distraction est acceptable tant que nous sommes conscients et prêts à faire quelque chose pour la changer. J'ai fait le voyage depuis le Yukon vers la Colombie-Britannique avec mon ami autrichien Peter _rencontré dans la forêt à Bobtail Lake_ par la magnifique route 37, jusqu’à Kitwanga dans le nord ouest de la Combie Brittanique. Puis, Peter a fait son chemin vers Vancouver afin de retourner en Europe et j’ai pris la route en direction de Prince Rupert et de l’archipel isolé de Haida Gwaii _Queen Charlotte Islands_ à l'extrême Ouest, avec mon ami allemand Woolgang et son adorable chienne Yuki _ "neige" en japonais_ que j’ai également rencontré par hasard dans le Yukon avant de partir et qui m'a proposé de venir avec lui. L'Univers possède ses propres moyens d'apporter les réponses quand c’est le moment, et la nouvelle lune avait, quant à elle, ainsi apporté un nouveau cycle très intéressant à court terme dans mon existence. Dans l'ensemble, depuis que je suis arrivé cette année, je me suis baladé sur les routes canadiennes environ 3800 km jusqu'à présent, ce qui est déjà plus que le voyage en auto-stop de l'année dernière. Cela fait déjà plus d’un mois que j’explore Haida Gwaii dans tous ses détails. « Haida Gwaii » signifie littéralement «la terre du peuple Haida», et je me sens fier d'avoir été accueilli et accepté dans le cadre de cette merveilleuse communauté locale, malheureusement l'une des dernières au monde où les natifs gouvernent une région dans un gouvernement occidental établi. La nature est vraiment magnifique et souveraine ici et elle me rappelle énormément la côte ouest vierge de l'État de Washington, que j’ai faite en stop l’an dernier avant d’arriver sur San Francisco et puis au Mexique, avec l'une des plus denses rainforest et l’une des plus sauvages côtes maritimes au monde. J'ai déjà beaucoup vadrouillé et campé dans des ensorcelantes forêts dignes du Seigneur des Anneaux et sur les longues étendues désertes de sable et de pierres du Pacifique nord avec ses innombrables oies et cygnes et aigles au-dessus de moi et agates multicolores et opales en-dessous. Il me parait tout à fait logique de me retrouver à Haida Gwaii dans ce cycle d'évolution personnel, sachant que ce lieu antique est peuplé par des gens fougueux et libres qui s’immergent dans une atmosphère qui pourrait être comparée à l’esprit de Chacahua "no pasa nada" au Mexique. Pourtant, rien ne peut vraiment remplacer et se comparer à la côte mexicaine du Pacifique et l'ambiance de la vie pieds nus et torse nu toute l'année. Et le climat local y fait bien entendu pour beaucoup. Il y a très peu de tourisme sur les îles et j’ai rapidement perçu et intégré la tranquillité envoûtante de mon entourage après quelques jours de camping et à me promener sur les plages sculptées par la rugosité de l’océan en raison de la mauvaise humeur de son climat. Je suis heureux d'avoir pu contempler les étoiles de nouveau sachant que les nuits n’étaient pas encore tout à fait obscures quand je suis arrivé. Et elles le sont maintenant ; avec Mars et Saturne qui remplissent le firmament avec leur éclat brillant et coloré, telles des pierres précieuses portées par des divinités mythologiques, étant également hypnotisé par le cycle des Perséides _pluie de météorites_ ainsi que par la 2nd aurore boréale dont j’ai pu profiter en face d'une épave de bateau, nous rappelant que l'océan Pacifique Nord est à la fois inoubliable et impitoyable. Encore une fois, l'électricité et la technologie ont été remplacées par la grâce des aigles à tête blanche survolant le rythme lent de la vie locale, qui est en harmonie avec celui des marées qui apportent ses délices culinaires aux vagabonds locaux. J'aime vraiment l'idée qu'il est presque une nécessité d'être complètement autonome pour vivre à Haida Gwaii. Cela a beaucoup de sens lorsque l'on pense qu'un tel contexte implique inévitablement une forme naturelle d'échange de services et de s’entraider parmi la population locale. Je suis fauché mais heureux au travers de mes nouvelles aventures en Amérique du Nord qui ont duré depuis déjà près de trois mois. D'une manière tout à fait semblable au voyage de l'année dernière de l'Alaska à San Francisco, je me suis immergé dans la nature la plupart du temps _ou même plus encore_ et j’en suis même arrivé au point de comparer la présente quête à une expérience de type « Inception » étape 3 _désolé pour ceux qui n'ont pas vu le film_; Étape 1: Se rendre dans des villages minuscules et isolées, comme le sont la plupart d'entre eux dans le Nord de la Colombie-Britannique ou au Yukon, est déjà une expérience surréaliste en soi. Etape 2: A partir de là, le concept de passer beaucoup de temps à explorer les forêts brûlées afin de cueillir des champignons est si aléatoire et intense que je pourrais écrire un livre juste à ce sujet. Etape 3: Ceci est incarné par le voyage en bateau de cinq jours jusqu'à la rivière Kechika où j’ai campé avec 3 amis au milieu de nulle part en autonomie complète, d'abord avec une poignée d'autres cueilleurs le long de la rivière puis avec absolument aucune âme vivante dans un rayon de 40 km, si ce n’était la faune locale. Je suis retourné à l'étape 1 quand je suis parti du Yukon, sans jamais vraiment me réveiller, et je suis maintenant de retour à l'étape 2 sur Haida Gwaii, bien que je sois repassé plusieurs fois de nouveau à l'étape 3 dans mon errance quelque part entre la partie continentale du Canada et le Japon au beau milieu de l'océan, quelque part au bout du monde ... qui est aussi le nom du festival local de musique Edge of the World Festival_ où j’ai travaillé recemment en tant que personnel de sécurité et où j'ai rencontré un autre équipage de merveilleux citoyens du monde. Sera-t-il un jour un stade 4 ou plus, vais-je revenir en vie ou juste me réveiller, je ne sais pas et laisse l'Univers choisir pour moi. Je continue à me mouvoir sur mon chemin hors des sentiers battus, à avoir la vie d'un vagabond explorateur, et je me sens vraiment béni dans ma quête à travers les lieux et gens merveilleux que j'ai rencontrés en cours de route. Je suis aussi quelque part désolé que ma façon de voyager, qui a tourné à ma façon de vivre au cours des deux dernières années, est en fait si antagoniste à la perspective d'être plus connecté à Internet et ainsi avec le partage d’écrits et de photos avec le monde extérieur. Je partage d'une manière très différente; J'enseigne et apprends sans arrêt sur mon chemin, que ce soit au niveau physique ou astral. Je sais que les gens qui m’aiment vraiment et qui ne me jugent pas me prennent pour ce que je suis, et cela et complètement réciproque. Merci à tous ceux qui ont essayé de comprendre ce que je fais et qui m’ont soutenu depuis mon départ de France il y a 4 ans. Malgré le fait que je sois totalement immergé dans la magie de l'Ici et Maintenant, l'idée est toujours de retourner au Mexique à la fin de l'année afin d’y rester pendant un certain temps dans ma chère île de Chacahua et me donner ainsi l’opportunité de finir d’écrire mes livres avant de reprendre le cours de mon long voyage vers le sud. Quand, avec qui et comment ce sera, cela m’importe peu de le savoir pour l’instant. Je suis à présent en compagnie de mon ami espagnol Alvaro, rencontré en Inde il y a 3 ans, avec qui j’avais passé un mois à l’époque et exploré un autre lieu éloigné et sauvage; le magnifique Himalaya. Nous sommes censés rester ensemble pour un montant indéterminé de temps, et avoir un compagnon de Voyage est plus que bienvenue dans ma vie après avoir erré dans le monde entier tout seul depuis si longtemps, et bien que j’ai rencontré en chemin un nombre incalculable de personnes exceptionnelles sans lesquelles je ne serais pas en train d’écrire ces lignes à présent. Je suppose que Chris McCandless avait raison quand il a dit que «Le bonheur est réel que lorsqu'il est partagé», même si je crois toujours qu'il est fondamental de d'abord concevoir ce qu’est le vrai Bonheur avant même d'essayer de le partager. Il s’agit d’un point d’orgue dans la magie de quitter sa zone de confort et vadrouiller dans l'impermanence de l'inconnu pour une durée illimitée. Cela signifie que les concepts d'avoir un emploi et de prendre des vacances n’existent plus tout simplement. Je ne me suis jamais senti aussi bien et ce sentiment semble être exponentiel; Je le recommande vraiment à tout le monde qui se dit prêt à être libre.
0 Comments
|
Nicolas GennaVoyage autour du monde par voie terrestre depuis 2012. Categories
All
|